Lewis Carroll (1832-1898) est né Charles Dodgson, dans le comté de Cheshire au nord de l’Angleterre, le troisième d’une fratrie de onze enfants. Son père était un mathématicien brillant qui avait choisi de devenir pasteur dans l’Église anglicane. Charles suivit les traces de son père : après des études à Oxford (où il obtint d’excellents résultats sans aucun effort), il fut ordonné diacre dans l’Église anglicane mais obtint une dispense afin de ne pas devenir pasteur.
Dès 1854, ses écrits furent publiés dans différents magazines, notamment The Comic Times et The Train. Lewis Carroll se considérait comme un auteur de petite envergure, et écrivait surtout des poèmes et des nouvelles. Toutefois en 1856 il rencontre la famille Liddell, trois sœurs qui auront une influence déterminante sur sa vie. La plus jeune des sœurs Liddell, Alice, devient la grande amie de Lewis Carroll, qui invente pour elle des histoires et des contes sans queue ni tête. C’est ainsi qu’un après-midi, lors d’un pique-nique, Lewis Carroll conta à Alice et se sœurs la première mouture d’Alice au pays des merveilles. La petite fille le supplia de mettre l’histoire par écrit, et en 1865 Alice’s Adventures in Wonderland (Les Aventures d’Alice au pays des merveilles) fut publié pour la première fois. Son succès fut tel qu’en 1871, Lewis Carroll publia la suite des aventures d’Alice, sous le titre Through the Looking-Glass and What Alice Found There (De l’autre côté du miroir).
La série Alice illustre la dichotomie de la société victorienne, tiraillée entre des avancées techniques et une morale très stricte, et un besoin d’évasion à travers le monde des contes de fée et du fantastique. Lewis Carroll qui était lui-même un homme grave et austère se révèle étonnamment exubérant et imaginatif dans ses écrits. De plus, il était affligé d’un bégaiement qui l’embarrassait beaucoup. Il se comparait souvent au personnage du dodo dans Alice, et semblait plus à l’aise en compagnie des enfants que des adultes. « Wonderland » ou le pays des merveilles est souvent interprété comme le miroir de la société victorienne, une image renversée où tout est son contraire.
Après Alice, Lewis Carroll publia encore des poèmes et des ouvrages pour la jeunesse, et se mit à la photographie. Il était alors devenu célèbre dans le monde entier. Alice’s Adventures in Wonderland est considéré aujourd’hui comme le livre pour enfant le plus connu au monde ; il a été traduit en 174 langues.
« Alice ouvrit la porte, et vit qu’elle conduisait dans un étroit passage à peine plus large qu’un trou à rat. Elle s’agenouilla, et, jetant les yeux le long du passage, découvrit le plus ravissant jardin du monde. […] “Oh ! que je voudrais donc avoir la faculté de me fermer comme un télescope ! Ça se pourrait peut-être, si je savais comment m’y prendre.” Il lui était déjà arrivé tant de choses extraordinaires, qu’Alice commençait à croire qu’il n’y en avait guère d’impossibles. »
Lewis Carroll possédait le don de s’adresser aux enfants comme à ses égaux, sans condescendance. Alice’s Adventures in Wonderland est donc écrit très simplement, mais dans un anglais conforme aux usages du dix-neuvième siècle. De plus, l’œuvre est construite sur de nombreux jeux de mots. Elle correspond au niveau B1.
Publication originale : 1865
Publication française : éd. Macmillan & Co, Londres, 1869
Traduction : Henri Bué
145 pages
Livre bilingue avec système d’aide interactif disponible sur l’application Yesbook (Google Play et App Store)
Prix : 4,49 €