William Wilkie Collins est né à Londres en 1824. Son père était un peintre de paysages et de portraits reconnu. Il vit avec sa famille en Italie et en France lorsqu’il est enfant, et acquiert une bonne connaissance des langues étrangères ainsi qu’un goût pour le voyage.
A la mort de son père en 1847, il publie The Memoirs of the Life of William Collins, Esq., R. A. qui reçoit des critiques positives, suivi en 1850 de son premier roman historique Antonina. Peu de temps après, il rencontre Charles Dickens qui devient son ami, son mentor et son éditeur puisqu’il publiera mensuellement la plupart des œuvres de Wilkie Collins dans All the Year Round, le journal qu’il dirige. Dickens a aussi produit deux pièces de théâtre écrites par Wilkie Collins, The Lighthouse (1855) et The Frozen Deep (1856).
Il remporte son premier grand succès en 1860 grâce à son roman à sensation (genre précurseur du policier) The Woman in White (La Femme en blanc). Puis en 1868 la publication de son chef-d’œuvre The Moonstone (La Pierre de lune) met tout le monde d’accord ; le nom de Wilkie Collins devient familier bien au-delà des frontières anglaises. A cette occasion, T. S. Eliot qualifie son œuvre du tout premier roman policier (detective novel). En effet, son roman posera les fondements du genre que ses successeurs comme Trollope et Arthur Conan Doyle reprendront.
Malheureusement, Wilkie Collins souffre de goutte chronique au niveau des yeux. Après différents traitements inefficaces, il opte pour l’opium qui parvient à soulager sa souffrance ; mais il développe une addiction qui lui porte préjudice. Du point de vue de ses contemporains, il mène une vie peu conventionnelle car il aime la gastronomie, le vin et l’opium, porte des vêtements extravagants et voyage beaucoup. Ceci explique le regard cynique qu’il porte sur la société victorienne dans ses écrits. La critique de l’institution du mariage, par exemple, est un thème récurrent de ses œuvres, il ne s’est d’ailleurs jamais marié, ce qui ne l’a pas empêché d’avoir deux femmes dans sa vie : Caroline Graves et Martha Rudd avec qui il aura trois enfants. On dit que sa liaison avec la jeune Martha pousse Caroline à le quitter et à épouser un homme plus jeune. Elle revient finalement deux ans plus tard. Wilkie Collins partagera sa vie entre les deux femmes jusqu’à sa mort en 1889.
Lord Montbarry est un homme influent promis à sa cousine éloignée Agnès Lockwood, mais il tombe sous le charme de la comtesse Narona et rompt son engagement premier pour l’épouser malgré la ferme opposition de sa famille. Le jeune couple emménage dans un château vétuste à Venise, rejoint par le frère de la comtesse : le baron Rivar, joueur invétéré et scientifique à ses heures perdues. Mais très vite les relations entre les protagonistes dégénèrent : leur domestique anglaise abandonne son poste et leur courrier (valet) disparaît mystérieusement avant que Lord Montbarry ne succombe à une bronchite. Sa veuve touche alors dix mille livres d’assurance vie mais la famille du lord ne l’entend pas de cette oreille et lance une enquête… Pendant ce temps un riche prospecteur rachète le château pour le transformer en hôtel.
Wilkie Collins, véritable maître du suspens, nous plonge dans une atmosphère mystérieuse et envoûtante. Acclamé pour ses intrigues complexes rondement menées par une série de narrateurs clé, notre virtuose allie macabre et suspens pour notre plus grand bonheur dans The Haunted Hotel (L’Hôtel hanté). Écrit dans un anglais riche et à la syntaxe tantôt complexe tantôt aérée, ce roman correspond au niveau B1.
Publication originale : 1878
Première publication française : éd. Hachette, 1889
Traduction : Henry Dallemagne.
232 pages
Livre bilingue avec système d’aide interactif disponible sur l’application Yesbook (Google Play et App Store)
Prix : 4.49€